A propos

Comment nous exerçons notre métier d'épaviste

 

Le métier d'épaviste, souvent méconnu, est essentiel dans la gestion des véhicules hors d'usage (VHU) et joue un rôle clé dans l'économie circulaire et la protection de l'environnement. En tant qu'épavistes professionnels, nous intervenons pour enlever, transporter et traiter les épaves automobiles conformément à la réglementation française, tout en offrant un service rapide, sécurisé et respectueux des normes environnementales. Voici une description complète de notre travail, structurée autour des étapes principales, des compétences requises et des défis rencontrés, avec un focus particulier sur notre activité dans une région comme Poitiers

 

1. Réception et évaluation des demandes

 

Notre travail commence par la réception des demandes, généralement par téléphone, e-mail ou via notre site web. Les clients peuvent être des particuliers, des garages, des compagnies d'assurance ou des administrations publiques souhaitant se débarrasser d'un véhicule hors d'usage, qu'il s'agisse d'une voiture, d'une moto, d'un utilitaire ou même d'un poids lourd. À Poitiers, où les zones rurales et périurbaines se côtoient, les demandes concernent souvent des véhicules abandonnés dans des garages, des terrains privés ou des parkings.

 

Lors de la prise de contact, nous recueillons des informations essentielles :

 

• Type de véhicule : marque, modèle, année, état général (roulant ou non, accidenté, brûlé, etc.).
• Localisation : adresse exacte, accessibilité (rue étroite, terrain boueux, parking souterrain).
• Documents administratifs : disponibilité de la carte grise, certificat de non-gage, et identité du propriétaire.
• Circonstances : véhicule abandonné, sinistré, ou simplement en fin de vie.

 

Cette étape exige des compétences en communication pour rassurer le client, clarifier les démarches administratives et estimer la faisabilité de l'enlèvement. Par exemple, un véhicule situé dans une zone rurale près de Poitiers peut nécessiter un camion-plateau adapté aux chemins étroits ou un treuil pour un véhicule non roulant.

 

2. Organisation et planification de l'enlèvement

 

Une fois la demande validée, nous planifions l'intervention. Cette étape implique une logistique rigoureuse :

Choix du matériel : Nous utilisons des dépanneuses équipées de plateaux basculants ou de grues pour les cas complexes. Pour un véhicule léger comme une Fiat 500L ou une Renault Clio Estate, un plateau standard suffit. Pour des engins plus lourds, un camion avec une capacité de levage supérieure est requis.

Coordination horaire : Nous convenons d'un créneau avec le client, en tenant compte des contraintes légales (par exemple, éviter les heures de pointe à Poitiers) et des conditions météorologiques, fréquentes dans la Vienne en hiver.

Vérification réglementaire : Avant l'enlèvement, nous nous assurons que le véhicule est bien destiné à un centre VHU agréé, conformément au décret n°2003-727 relatif à la gestion des VHU. Nous vérifions également le certificat de non-gage pour éviter tout litige.

Dans une région comme Poitiers , où les routes secondaires peuvent être sinueuses, la planification inclut une analyse des itinéraires pour éviter les obstacles (ponts bas, routes inondées). Cette anticipation est cruciale pour respecter les délais et garantir la sécurité.

 

3. Enlèvement du véhicule

 

L'enlèvement est l'étape la plus visible de notre métier. Sur place, nous suivons un processus méthodique :

 

Inspection initiale : Nous vérifions l'état du véhicule pour confirmer les informations fournies (pneus crevés, absence de moteur, etc.) et identifions les risques potentiels, comme des fuites de carburant ou des batteries endommagées.

 

Sécurisation : Nous installons des cônes ou des triangles de signalisation pour sécuriser la zone, surtout sur les routes départementales comme la D613 près de Poitiers. Si le véhicule est dans un endroit difficile d'accès, nous utilisons des sangles, des treuils ou des chariots de levage.

 

Chargement : À l'aide de la dépanneuse, nous hissons le véhicule sur le plateau. Pour une Fiat 500L, par exemple, dont le poids est d'environ 1300 kg, le processus est rapide. Pour des véhicules plus complexes (par exemple, un utilitaire encastré dans un fossé), des techniques avancées de levage sont nécessaires.

 

Documents administratifs : Nous remettons au client un certificat de cession pour destruction (Cerfa n°15776) et récupérons la carte grise, que nous barrons avec la mention "Cédé pour destruction" et la date. Une copie est remise au client, et l'original est transmis à la préfecture via le système SIV (Système d'Immatriculation des Véhicules).

 

Cette étape demande des compétences techniques (manipulation d'équipements de levage, conduite de poids lourds) et un respect strict des règles de sécurité pour éviter les accidents, tant pour nous que pour les riverains.

 

4. Transport vers un centre VHU agréé

 

Une fois le véhicule chargé, nous le transportons vers un centre VHU agréé, comme ceux situés près de Poitiers ou dans la Vienne. Ces centres sont certifiés par la préfecture pour dépolluer, démonter et recycler les véhicules conformément à la directive européenne 2000/53/CE. Le trajet est effectué avec prudence, en respectant les limitations de poids et les règles de circulation.

 

À l'arrivée, nous remettons le véhicule et les documents au centre, qui procède à :

Dépollution : Vidange des fluides (huile, carburant, liquide de refroidissement), retrait des batteries et des pneus.

Démontage : Récupération des pièces réutilisables (moteurs, portières, etc.) pour le marché de l'occasion.

Recyclage : Broyage de la carcasse pour récupérer les métaux et autres matériaux.

Nous collaborons étroitement avec ces centres pour garantir une traçabilité complète, essentielle pour éviter les dépôts sauvages ou les reventes illégales.

 

5. Suivi administratif et relation client

 

Après l'enlèvement, nous finalisons les démarches administratives :

Déclaration à la préfecture : Le centre VHU transmet une déclaration de destruction via le SIV, qui met à jour le statut du véhicule.

Confirmation au client : Nous informons le client que l'opération est terminée et fournissons, si nécessaire, une preuve de destruction.

Facturation : Dans la plupart des cas, l'enlèvement est gratuit, car le centre VHU valorise les matériaux recyclés. Cependant, des frais peuvent s'appliquer pour des cas complexes (véhicule dans un ravin, absence de roues).

 

Nous maintenons une communication transparente avec le client tout au long du processus, en répondant à leurs questions sur la réglementation ou les délais. À Buxerolles, où la population est souvent attachée à ses véhicules, cette relation de confiance est essentielle.

 

6. Compétences et défis du métier

 

Le métier d'épaviste combine des compétences techniques, logistiques et relationnelles :

 

Techniques : Connaissance des véhicules (poids, structure), maîtrise des équipements de levage et conduite de dépanneuses.

Réglementaires : Familiarité avec le Code de l'environnement et les obligations des centres VHU.

Relationnelles : Capacité à gérer des clients parfois stressés ou méfiants, notamment en cas de véhicules abandonnés par des tiers.

 

Les défis incluent :

 

Conditions difficiles : Interventions sous la pluie, dans des lieux exigus ou sur des terrains instables.

Réglementation stricte : Toute erreur dans les démarches administratives peut entraîner des sanctions.

Pressions temporelles : Les clients attendent souvent une intervention rapide, parfois le jour même.

 

En tant qu'épavistes, nous contribuons à réduire l'impact environnemental des VHU. Chaque véhicule traité évite la pollution des sols et des nappes phréatiques, comme celle de la Vienne, où la nappe de la craie est sensible. En 2023, la France a recyclé environ 1,5 million de VHU, soit 95 % de leur poids, un objectif que nous soutenons activement.

 

À l'avenir, le métier évolue avec l'essor des véhicules électriques, qui nécessitent des protocoles spécifiques pour les batteries lithium-ion. Nous nous formons continuellement pour rester à jour, en suivant des certifications comme celles proposées par la CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile).